RESISTANTES DE LA MAIN-D’OEUVRE IMMIGRÉE (les) 1940-1944

dimanche 17 janvier 2021
par  Renée Dray-Bensousan

RESISTANTES DE LA MAIN-D’OEUVRE IMMIGRÉE (les)
1940-1944 (MOI)

Immigrées vivant à Marseille depuis longtemps ou étrangères réfugiées dans cette ville pendant les années noires, les quelques femmes citées ici ont fait de la résistance au sein de la Main-d’oeuvre immigrée, la MOI, une organisation fondée par le parti communiste français qui réunissait des militants d’origine étrangère. Elles y jouent un rôle important, de la diffusion de la presse clandestine aux réseaux de sauvetage, des services de renseignement à l’organisation de la lutte armée.
Rose Andonian est l’agent de liaison de Jean-Claude Avakian qui dirige le groupe de langue arménien de la MOI dans les Bouches-du-Rhône. Le père de Rose en fait partie et sa fille l’aide dans ses tâches, de la distribution clandestine de tracts à l’hébergement de déserteurs de l’armée allemande originaires d’Arménie soviétique.
Léonie Diamantakiou, est une « légale », une résistante qui garde sa véritable identité et mène en apparence une existence ordinaire. Avec son époux Athanase, elle collecte argent et ravitaillement pour les clandestins. Leur maison au bord de l’Huveaune, dans la campagne de Sainte-Marguerite, sert de lieu de rendez-vous pour les chefs de la MOI et d’hôpital pour les résistants blessés. À plusieurs reprises, Léonie Diamantakiou accompagne convoie des armes et des explosifs pour les Francs-tireurs et partisans de la MOI.
Bella Levine est une des dirigeantes de la section juive de la MOI à Marseille dont elle coordonne les différentes activités de résistance pendant les quatre années d’Occupation : diffusion de la presse clandestine, organisation des groupes de combat juifs, création du Mouvement national contre le racisme dont elle confie la responsabilité à Christine Fainzang, une institutrice marseillaise radiée parce que juive.
D’autres noms apparaissent aux côtés de Shoura Haham, d’Hélène Taich, Julia Pirotte et Mindla Diament, dans les archives de la Main d’œuvre immigrée (MOI) :
Yanka Solomon, dite Jeanne, permet, avec d’autres, une importante récupération d’armes en février 1944. Tania Liblich, dite Jenny, est à Marseille de 1941 à 1942. Ensuite elle rejoint la région lyonnaise où elle est nommée commissaire politique du maquis de Saint-Pierre-La-Palud. Elle participe aux combats de la Libération à Lyon. Sima Parahakanova, de nationalité russe, appartient à un réseau de renseignement. Arrêtée par la Gestapo, elle est étranglée en prison en février 1944.
Rose Korsec, comme son frère Maurice, est une militante communiste parisienne. Ils se réfugient à Marseille après les premières rafles de juifs en 1941. Rose milite au sein de la section juive de la MOI, se chargeant notamment de diffuser la presse clandestine de la MOI. Maurice rejoint les groupes armés arrêté en juin 1943 ; condamné à mort, il est exécuté le 18 septembre 1943.
Renée Dray-Bensousan et Grégoire Georges-Picot