HELENE TAICH un pilier de la FTP MOI

lundi 9 novembre 2020
par  Renée Dray-Bensousan


TAICH Hélène née Hais Bella
née à Edinte (Roumanie) 15.09.1918
Décédée à Marseille 18.12. 1999

Résistante, FTP-MOI.


Elle est la fille de Hais Abram et de Davidovna Feiga. A 15 ans, Bella, adhère aux « écoliers rouges », un groupe de lycéens communistes. Elle est arrêtée, emprisonnée mais elle ne parle pas. En 1937 elle est obligée de fuir la Roumanie du maréchal Antonescu, car impliquée dans un procès visant des communistes, elle risque la prison. Hélène s’installe à Paris où elle commence des études de Lettres et où elle milite jusqu’à son départ au moment de l’exode pour Marseille, où elle arrive à l’automne 1940 en même temps que Julia Pirotte.


Pour l’heure, ces militants se retrouvent chez les Haham, juifs bulgares et donc protégés par leur consulat, pour tenter de prendre contact avec les autres réfugiés y compris ceux des camps. Ils croisent ainsi la route du rabbin Zalman Schneerson de l’AIP. Hélène fait partie des FTP avant l’entrée des Allemands en zone sud.
En 1943, elle fait partie de l’UJRE,( union des juifs pour la résistance et l’entraide), organisation liée aux FTP. Cette même année enceinte, de son fils Clément, la voici dans un train, alors qu’elle doit trimbaler un pistolet-mitrailleur de Marseille à Nice. « Le train [est] bondé, la bousculade épouvantable. Finalement, c’est un officier allemand qui [la] fait asseoir. Il [l’a] même aidée à porter [son] sac, si lourd. Un peu plus tard, c’est dans le landau de son bébé, dans un double fond qu’elle transporte des armes. Elle participe à de nombreux attentats contre les nazis notamment à celui qui touche l’hôtel Splendid en janvier 1943. C’est cet attenta qui servira de prétexte à la destruction des vieux qaurtiers
Au moment de la Libération, elle est là, place Castellane à faire le guet.
Le 18 janvier 1949, à Marseille, elle épouse Nat Taich compagnon de résistance ce qui lui donne la nationalité française.
Hélène, après s’être consacrée aux enfants de déportés et fusillés devient rapidement et jusqu’à son décès, la « mémoire » du groupe. Elle raconte : « Une camarade, Marie la Noire, transportait un jour de la chédite, explosif redoutable. Contrôle. Elle doit soulever ses salades. L’Allemand découvre la poudre au fond du cabas, la sent, fait la grimace (la chédite sent très mauvais). " Qu’est-ce que c’est ? " " De la farine. Pour faire une soupe de fèves... « Et elle est passée. »
Renée Dray-Bensousan ( extrait du Dictionnaire des Marseillaises)
Bibl. : Taich H., Les Inconnus de la Résistance, Editions Messidor, 1985. (Coll. MRN) ; Georges-Picot G., L’innocence et la ruse, Editions Tirésias, 2011 ; Bernard M P, Les communistes dans la résistance : Marseille et sa région, thèse de troisième cycle, université d’Aix-en-Provence, 1982.