L’étoile boréale Danemark ,octobre 1943, ANNE MAHE

dimanche 14 avril 2019


Ouvrage publié chez L’Harmattan, 2019


L’auteur :


Anne Mahé est née à Saint Pol-de-Léon, dans le Finistère. Professeure d’histoire-géographie et diplômée de l’université du Texas à Dallas, elle a enseigné en ZEP à Toulouse (Zone d’éducation prioritaire), une expérience professionnelle très riche. Elle a travaillé, ensuite, comme professeure bénévole au centre Abadie, à Bordeaux, dans le service du professeur Pommereau, spécialiste de l’anorexie. À Marseille, Elle a fait partie de l’ARES, l’Association pour la Recherche et l’Enseignement de la Shoah, et a entrepris une série de conférences sur l’histoire des "justes", un sujet qui lui tient à cœur. Depuis toujours, elle a une passion pour l’écriture et une prédilection pour le roman historique. C’est le moyen pour elle de donner vie, avec une intrigue, des personnages, des émotions, à un passé en s’appuyant sur une importante documentation.
Le Sujet (4eme de couverture) :
« Nous allons organiser une grande opération de sauvetage, annonça le chef de la résistance danoise, Aage Bertelsen. Il faut faire passer tous les Juifs danois en Suède, 6 à 7 000 personnes ! Pour cela nous allons mobiliser tous les bateaux de pêcheurs, ils sont maniables et moins repérables. Avant leur départ, il faudra cacher les Juifs par petits groupes dans les maisons de la côte, les maisons occupées ou inoccupées. Nous avons besoin de tout le monde ! » 95 % de la population juive du Danemark fut sauvée au cours du mois d’octobre 1943 grâce à une mobilisation de tous les Danois. Les Juifs danois traversèrent le Sund, le bras de mer entre le Danemark et la Suède, dans de simples bateaux de pêcheurs. C’est cette extraordinaire opération de sauvetage que ce roman raconte à travers l’histoire de trois jeunes : Svend, jeune étudiant en médecine de Copenhague, et la belle Kirsten, avec leur ami Claus. En pleine tourmente, ils forgeront leur destin. « Un roman remarquablement construit du point de vue dramatique [qui] vous saisit à la gorge et en même temps vous instruit. Un roman qui se lit d’une traite et qui mérite le plus grand nombre de lecteurs. » Serge Klarsfeld
Pour dire plus :
Le contexte historique

Le 9 avril 1940 l’Allemagne nazie envahit le Danemark et la Norvège. Conscient que la réussite d’une résistance armée était impossible et souhaitant éviter les victimes civiles, le gouvernement danois et son roi se rendit après quelques escarmouches symboliques le matin de l’invasion.
C’est pendant l’occupation du pays par les armées allemandes que le Danemark réussit le sauvetage de ses Juifs après qu’Hitler ait ordonné le 1er octobre 1943 leur arrestation. L’ordre de déportation fut exécuté le Nouvel An juif, la nuit du 1er au 2 octobre, lorsque les Allemands supposaient que tous les Juifs seraient rassemblés à la maison. Malgré de grands risques pour leur vie, les résistants danois, avec l’aide de nombreux citoyens danois, parvient à faire évacuer 7 220 des 7 800 Juifs du pays, ainsi que 686 conjoints non-juifs, via la mer à destination de la Suède alors neutre. Le sauvetage a permis à la grande majorité de la population juive du Danemark d’éviter sa capture par les nazis. Il est considéré comme l’une des plus grandes actions de résistance collective dans les pays occupés par l’Allemagne nazie. Grâce à ce sauvetage, et à l’intercession ultérieure des Danois en faveur de 464 autres Juifs danois capturés et déportés au camp de Terezin à 40km de Prague au plus de 99 % de la population juive du Danemark a survécu.
Lors des premiers offices du matin du 29 septembre, veille de Rosh Hashanah (nouvelle année juive) les Juifs furent avertis par le rabbin Melchior de l’action prévues par les nazis, leur demanda de se cacher immédiatement et de répandre l’information à tous leurs parents et amis juifs. 
Les premières phases du sauvetage furent improvisées. Lorsque les fonctionnaires danois dans différents ministères ont appris le plan allemand de rassembler tous les Juifs danois, ils ont indépendamment pris différentes mesures dans le but de trouver les Juifs et de les cacher. Certains ont simplement contacté des amis leur demandant de feuilleter les annuaires téléphoniques et d’avertir les personnes ayant un nom à consonance juive pour qu’ils se cachent. La plupart des Juifs se cachèrent durant plusieurs jours ou plusieurs semaines, incertains de leur sort.
Bien que la majorité des Juifs danois aient été cachés, ils auraient certainement été arrêtés si un passage vers la Suède n’avait pu être assuré en toute sécurité. La Suède avait auparavant reçu des Juifs norvégiens avec une sorte de connexion suédoise. Mais les actions pour sauver les norvégiens n’ont pas été pleinement efficaces, en raison du manque d’expérience dans la manière de traiter avec les autorités allemandes. Lorsque, en août, la loi martiale a été introduite, le ministère des Affaires étrangères suédois réalisa que les Juifs danois étaient en danger immédiat. Dans une lettre datée du 31 août, l’ambassadeur suédois à Copenhague a été autorisé par le Directeur juridique Gosta Engzell de délivrer des passeports suédois afin de « sauver les Juifs danois et les amener ici ». Le 2 octobre, le gouvernement suédois a annoncé via une déclaration officielle que la Suède était prête à accepter tous les Juifs danois en Suède.
Les Juifs ont été introduits en contrebande et transportés hors du Danemark par le détroit d’Øresund de la Zélande à la Suède – une durée variable selon l’itinéraire spécifique et le temps, mais la moyenne était de moins d’une heure sur la mer houleuse d’hiver. Certains ont été transportés dans de grands bateaux de pêche d’un maximum de 20 tonnes, mais d’autres ont été transportés en chaloupes ou en kayaks. Certains réfugiés ont été introduits en contrebande dans des wagons de marchandises sur les ferries réguliers entre le Danemark et la Suède, cette route étant adaptée aux très jeunes ou trop âgés qui étaient trop faibles pour endurer un passage de mer rugueux. Les agents du Mouvement de la Résistance danois sont entrés dans des wagons de marchandises vides scellés par les Allemands après inspection, ont aidé les réfugiés à y monter et les ont refermé avec des sceaux allemands falsifiés ou volés pour empêcher d’autres inspections.
En guise de conclusion
Roman historique tres documenté.Merci à l’auteur qui a été une militante très active au sein d’ARES et à laquelle nous souhaitons un succès bien mérité.