CLAUDE LANZMANN, Un vivant qui passe

vendredi 17 août 2018

CLAUDE LANZMANN, Un vivant qui passe, Editions Mille et une nuit/ARTE édition(folio n°5579) Paris,1997, 79 pages.
Cet ouvrage est la transcription du dialogue entre Claude Lanzmann et Maurice Rossel dans le film du même nom tourné pour Arte et vu sur cette chaine en novembre1997. Comme le précise l’auteur dans son avant-propos "Un vivant qui passe" a été réalisé à partir d’un entretien avec Rossel en 1979 alors qu’il tournait "Shoah". Pour des raisons de longueur et d’architecture Lanzmann avait renoncé à traiter frontalement le thème de Theresienstadt à la fois central et latéral dans le déroulement de la genèse du génocide juif.
Maurice Rossel, citoyen helvète, délégué du Comité International de la Croix-Rouge à Berlin, pendant la guerre, se rendit à Auschwitz en 1943. Il était en mission quasi clandestine sur l’ordre de ses chefs et rencontra le commandant de ce camp. En effet sa mission était de visiter les camps de prisonniers de guerre non les camps de déportés où les Allemands ne voulaient personne en s’appuyant sur l’argument qu’aucune convention internationale ne couvrait ce domaine. Sa mission était illégale décidée par le CICR sollicité par plusieurs organismes dont le Joint (AJDC) pour récolter le plus de renseignements possibles. Sa rencontre avec le chef du camp (Hoss ?) et la conversation qui suivit reste très floue et évasive. Le seul point précisé était que les visites ne pouvaient se faire ni dans l ’infirmerie ni ailleurs. Mais des colis pouvaient y être envoyés.
A la question posée par Lanzmann ; "et qu’avez vous vu du camp ?"
La réponse est : "Rien" ni le camp ni la ville....ni de trains...
En juin 1944, Maurice Rossel va inspecter le camp de Terezin avec une délégation et avec l’autorisation des Allemands. Il se laissa abuser entièrement par la mise en scène qu’avaient organisé les nazis.