André Chouraqui, La création de l’Etat d’Israël,

lundi 25 juin 2018

André Chouraqui, La création de l’Etat d’Israël, Editions Erick Bonnier. 2018. Préface de Yehuda Lancry. 376 pages. 23 euros. Iconographie

André Chouraqui est né en Algérie dans la petite ville d’Aïn Témouchent. Il est surtout connu pour sa traduction de la Bible et du Coran.
Délégué permanent de l’Alliance Israélite Universelle et, il a émigré en Israël en 1958, à Jerusalem où il a été maire adjoint. Mort le 9 juillet 2007, il repose à Jérusalem.
On doit à son fils aîné de l’écrivain, Emmanuel,la publication de cet ouvrage. Il a retrouvé dans les archives familiales, la thèse de doctorat en droit de son père, thèse soutenue à l’Université de Paris le 15 novembre 1948.
Intitulée dans un premier temps, en 1948, « La création des Etats palestiniens », cette thèse, publiée sous le titre plus conforme à ce que l’Histoire a finalement choisi, « La création de l’Etat d’Israël », apporte un éclairage irremplaçable sur les étapes qui, au fil des ans, a permis ce véritable miracle qu’aura été la renaissance d’un Etat juif en terre d’Israël..
On découvre ou redécouvre toutes les étapes de cette fabuleuse histoire depuis la déclaration balfour jusqu’à la proclamation de l’Etat d’Israël. en passant par les divers traités (traité de Sèvres , traité de Lausanne), l,’organisation du mandat britannique sur la Palestine, de 1922 à 1948, les innombrables travaux des commissions, les troubles antijuifs fomentés par des Arabes, la création de la Commission Peel, les plans de partage successifs, le Livre Blanc de 1939, qui verra des dizaines de milliers de candidats juifs refugiés refoulés et emprisonnés, le « Mac Donald White Paper », la commission d’enquête anglo-américaine, le plan Morrisson, les Congrès sionistes successifs, le recours à l’ONU, les travaux de l’UNSCOP, l’attitude en dents de scie des Américains, la mission du comte Folke Bernadotte…
Sur le Livre Blanc, l’opinion de Chouraqui est sans appel : « L’Angleterre, en fait, trahissait la mission qui lui avait été donnée par la Société des Nations et, dans ce manquement à la parole donnée, l’Agence juive refusait d’accepter cette politique contraire au droit international comme aux exigence les plus élémentaire de la morale…aux réfugiés chassés des pays hitlériens et fascistes, l’Angleterre fermait, pour ainsi dire, les portes d’une espérance unique ». Chouraqui révèle un élément peu connu : cette politique consistait à sacrifier le Mandat dans l’espoir de voir des centaines de milliers d’Arabes s’engager dans les Forces Alliées !!! Si l’on put dénombrer 12445 Musulmans qui furent recrutés en Palestine pour servir dans les armées alliées, ce chiffre est à comparer à celui des 85781 hommes et 50262 femmes juifs palestiniens qui se joignirent aux forces anti-hitlériennes.
Le 29 août 1947, la Commission des Nations unies approuva à l’unanimité onze recommandations, estimant que « les droits inconciliables des Juifs et des Arabes ne pouvaient s’harmoniser que par une solution transactionnelle, ‘le partage’ qui permettrait le règlement le plus réaliste et les plus pratique du problème ». C’est cette ligne de conduite qui conduira l’assemblée générale des Nations unies à voter le fameux plan de partage le 29 novembre 1947 : 33 voix contre 13 et 10 abstentions dont celle de la Grande-Bretagne. Alors que les Juifs, malgré les concessions douloureuses consenties, étaient enthousiastes, les Arabes, furieux, s’opposèrent à cette résolution. Tandis que le Mandat prenait fin le 14 mai 1948, à 6h01, heure de New York, deux minutes plus tard, l’Etat juif était proclamé.