Un nouveau projet : Une formation à destination

dimanche 23 janvier 2022
par  Renée Dray-Bensousan


Un nouveau projet : Une formation à destination des enseignants


Pourquoi enseigner la Shoah ?
Les génocides peuvent-ils être utiles et utilisables pour éduquer à la
citoyenneté, au mieux vivre ensemble et à l’Humain ?
I-Eduquer à la citoyenneté
La notion d’éducation à la citoyenneté se situe au cœur d’un paysage notionnel complexe, entre science politique, sociologie et didactique disciplinaire pour l’enseignant. Finalité proclamée des systèmes éducatifs, la formation des citoyens et des citoyennes est également interrogée au vu des autres missions de l’École, de ses liens avec son environnement, et de son éventuelle efficacité dans ce qu’on appelle aujourd’hui le « Mieux vivre ensemble ».
Les dimensions que prend l’éducation à la citoyenneté dans le champ scolaire ont fait l’objet de nombreux débats récents. L’enseignement moral et civique introduit en 2015 comme discipline à tous les niveaux scolaires permet de dégager de grands axes d’analyse : tensions entre émotion et raison, dialogue entre savoirs et valeurs, construction collective et critique d’une culture démocratique par le biais de divers enseignements.
Historique de la mise en place
Déjà dans la seconde moitié du XIXe siècle, ouvriers et acteurs des mouvements d’éducation populaire et confessionnels visaient à « former les citoyens et/ou à démocratiser l’accès à la culture en mobilisant des méthodes pédagogiques souvent opposées au modèle scolaire, des méthodes dites “actives” … » (De Lescure & Porte, 2017).
De nos jours les acteurs du système éducatif se sont emparés de façon spécifique de l’éducation à la citoyenneté. Élèves, enseignants, personnels de vie scolaire et de direction, partenaires éducatifs articulent de façons diverses idéaux et principes d’une part, expériences et pratiques quotidiennes de l’autre. Ils sont aussi en lien avec un espace scolaires perçu ou non comme favorable au développement d’une identité citoyenne. L’appel, de la ministre Vallaud-Belkacem à la mobilisation de l’école en faveur des valeurs républicaines était une manière de renvoyer à la notion de laïcité d’où la diffusion d’une Charte de la laïcité en 2013.
La décennie qui vient de s’écouler a vu successivement renaitre à la rentrée scolaire 2009 l’instruction morale et civique dans l’enseignement primaire, puis naitre en 2015 l’enseignement moral et civique (EMC) du CP à la terminale, à raison d’une heure par semaine à l’école élémentaire (dont 30 minutes « favorisant l’expression orale » à partir de « situations pratiques ») puis trois heures d’histoire-géographie-EMC au collège (3,5 heures ) en troisième) et enfin 0,5 heure hebdomadaire au lycée. L’EMC a été instauré par la loi pour la refondation de l’école du 8 juillet 2013 puis articulé à l’école primaire et au collège à la troisième composante du socle commun de connaissances, de compétences et de culture (« la formation de la personne et du citoyen ») mis en place à la rentrée scolaire 2016, et s’est vu enfin complété par un « parcours citoyen » également en 2016.
Pourquoi l’école ?
On peut concevoir l’éducation à la citoyenneté comme un projet à la fois politique et éducatif, qui s’enracine en France depuis l’époque de la Révolution, dans une école républicaine dont les pratiques sont « censées accompagner l’intégration dans la cité et faciliter l’intervention dans les affaires publiques » des élèves qui lui sont confiés (Becquet, 2017). Mais encore ?
Dominique Schnapper confirme ce qu’est la citoyenneté. « La citoyenneté a un sens juridique. Le citoyen est un sujet de droit. Il dispose à ce titre de droits civils et politiques. Il jouit de libertés individuelles, et il dispose du droit de participer à la vie politique et d’être candidat à toutes les fonctions publiques. En revanche, il a l’obligation de respecter les lois, de contribuer aux dépenses collectives en fonction de ses ressources et de défendre la société dont il est membre, si elle se trouve menacée. La citoyenneté est aussi le principe de la légitimité politique » dans une démocratie fondée sur le principe de la souveraineté de la « communauté des citoyens » (Schnapper, 2017) .
De son côté le conseil de l’Europe développe une politique d’éducation à la citoyenneté et aux droits de l’homme. Ce qui nous permet de suivre le fil rouge nous conduisant à l’enseignement des génocides.


II Comment à travers les programmes, à partir de l’enseignement des génocides, et en utilisant plusieurs disciplines, lutter contre toute forme de discrimination notamment contre le racisme et l’antisémitisme.
Cet enseignement va nous permettre de mettre en place :
1) Des principes : dont le premier est la laïcité :
En droit, la laïcité est le « principe de séparation dans l’État de la société civile et de la société religieuse » et « d’impartialité ou de neutralité de l’État à l’égard des confessions religieuses ». La laïcité repose sur trois principes : la liberté de conscience et celle de manifester ses convictions dans les limites du respect de l’ordre public, la séparation des institutions publiques et des organisations religieuses, et l’égalité de tous devant la loi quelles que soient leurs croyances ou leurs convictions.
Le cadre laïque s’impose par la neutralité des enseignements

2) Des valeurs républicaines : liberté, égalité, mais aussi la solidarité, l’esprit de justice, le respect et l’absence de toutes formes de discriminations.
3) Une éthique : celle de l’humain
4) Des simulations pour entrainer les élèves à résister.


III Programmation de la formation
Ces formations s’adressent à tout formateur, enseignants, éducateurs, mouvements de jeunesse, bibliothécaires, animateurs de maisons de quartiers. L’inscription se fera par envoi sur le site d’ARES et la fréquence sera d’une ou deux formation , par mois à la demande et sous la médiation de Renée Dray-Bensousan.
Première séance le 9 décembre 2021 : La place des génocides dans les programmes du CM1 à la terminale. Intervenants Céline Borel IPR d’histoire-Géographie et Brigitte Rebibo professeur des écoles
Y ont assisté par zoom une cinquantaine de personnes avec possibilité d’avoir l’enregistrement.



Deuxième séance le 12 janvier 2022 : Pourquoi enseigner les génocides ? une analyse critique du modèle didactique du Camp des Milles. Intervenant Bernard Mosse, Membre du Conseil scientifique Fondation du Camp des Milles - Mémoire et Éducation, Président Association Villa Air-Bel



Troisième séance le 27 janvier 2022 : La politique antisémite de Vichy et ses avatars.... Intervenante Renée Dray-Bensousan, historienne, académicienne


Quatrième séance le 2 février : Les enfants juifs dans la tourmente : Les enfants de La VERDIERE Intervenante Suzette Hazzan , historienne, professeure agrégée d’histoire.



Cinquième séance le 2 mars Le génocide Tzigane Intervenante Claire Auzias ? universitaire et historienne française,



Sixième séance le 6 avril La nouvelle histoire de la Shoah Un outil pour les enseignants ? Intervenant Alexandre Bande professeur agrégé au lycée Janson de Sailly ;



Septième séance le 20 avril "Quelles médiations de l’histoire des déportations et des persécutions subies par les homosexuels et les lesbiennes dans le cadre de l’enseignement de la Shoah ?" Isabelle Sentis



Huitième Séance Le Génocide Khmer


La présidente Renée Dray-Bensousan


Navigation

Articles de la rubrique