LE SCHINDLER ESPAGNOL

jeudi 21 octobre 2021
par  Renée Dray-Bensousan

Ángel Sanz Briz a sauvé 5 200 juifs hongrois de la déportation en délivrant de faux passeports et en achetant 11 immeubles d’appartements pour servir de refuges, mais le régime de Franco a pu étouffer son héritage pour longtemps
Dans un effort sans précédent pour retrouver leurs proches et faire connaître leurs histoires, les autorités espagnoles publient une liste des Juifs hongrois protégés des nazis par un diplomate surnommé le « Schindler espagnol »
Ángel Sanz Briz a été reconnu comme Juste parmi les nations par Yad Vashem, le mémorial et musée israélien de l’Holocauste, en 1966
Mais même si ses efforts ont sauvé cinq fois plus de Juifs que ceux d’Oskar Schindler, son histoire est beaucoup moins connue - en partie parce que le régime de Franco, farouchement anti-israélien, qui a dirigé l’Espagne de 1939 à 1975, lui a interdit d’accepter le projet de Yad Vashem.
Aujourd’hui, le Centro Sefarad-Israël – une institution culturelle séfarade qui fait partie du ministère espagnol des Affaires étrangères – s’efforce de changer cela. Avec le soutien des archives du gouvernement espagnol, le groupe publie les noms des personnes qu’il a protégées, ainsi que des détails les concernant, dans le but de retrouver leurs descendants et de faire connaître leurs histoires.
Entre juin et décembre 1944, Sanz Briz, alors diplomate espagnol de 32 ans en poste en Hongrie, s’est fait justice lui-même en créant de faux passeports espagnols pour des milliers de Juifs. Malgré le fait que la communauté juive de Hongrie était à prédominance ashkénaze, Sanz Briz et ses assistants ont accordé la citoyenneté espagnole aux Juifs hongrois sur la base d’une loi espagnole de 1924 qui avait depuis longtemps expiré et qui étendait la citoyenneté aux descendants de Juifs séfarades expulsés d’Espagne en 1492.
Source : Orge Castellano 16 octobre 2021, 08:28