« La Paternelle, une cité de Marseille. Son histoire, ses habitants »,

dimanche 17 janvier 2021


La paternelle ; une cité des quartiers nord, son histoire, ses habitants
Dalila Ouanès-Guillon edition Gaussen 20 Octobre 2020


« La Paternelle, une cité de Marseille. Son histoire, ses habitants », de Dalila Ouanès-Guillon.- Née en 1954 dans le bidonville du boulevard de La Corderie, Dalila Ouanès-Guillon consacre sa vie à transmettre la mémoire de La Paternelle, ancienne cité dite de transit, près du MIN des Arnavaux, aujourd’hui emblématique des quartiers nord, dont elle fut parmi les premiers habitants. Le livre qu’elle a publié au printemps dernier mêle à sa propre histoire celles de nombreuses personnes de tous âges qu’elle y a côtoyées et dont elle a recueilli les témoignages. C’est un document remarquable (abondamment illustré de photos) sur la vie de la cité de ses origines à nos jours.


De « l’ancienne Paternelle (1959) avec ses vingt blocs carrés de deux étages aux douze appartements de 32 m2, des « logements économiques et familiaux », où furent transférés les habitants du bidonville de la Corderie, à la « nouvelle Paternelle, achevée en 1983, avec ses appartements plus spacieux, dotés du chauffage et de l’eau chaude, où de nouvelles familles vinrent s’installer, c’est en effet tout l’univers de la cité que l’on découvre par la voix de ses habitants – d’origine maghrébine, espagnole ou gitane. Un recueil particulièrement riche de sentiments, de souvenirs, d’anecdotes d’hommes et de femmes qui, après avoir connu l’exil, ont surmonté les souffrances et les humiliations et ont fait leur vie dans ce quartier qu’ils se sont finalement appropriés et dont la plupart se revendiquent aujourd’hui citoyens.


On lit aussi ce qu’en pensent divers intervenants extérieurs, des animateurs sociaux et culturels, des élus, des enseignants qui ont été témoins et acteurs dans la cité. Des profs’ du collège « Albert-Camus » voisins témoignent ainsi du travail accompli avec des gamins de Bassens et de La Paternelle ; ils évoquent le livre J’ai rendez-vous avec la mer et le disque C’est chouette la vie que ceux-ci ont réalisés. Leur chanson devenue « tube » est née ici de leur esprit créatif : Nous sommes les enfants des quartiers nord, et à pied ça fait loin jusqu’au Vieux-Port…


(Gaussen ; Association Regards Citoyens, 160 p.)


Avec l’autorisation de Jacques Bonnadier